Du forum Chine Afrique
Les médias chinois sont en effervescences…
Depuis une semaine ou deux, ils multiplient les reportages sur les cultures africaines, les exemples de réussites commerciales chinoises sur le continent noir, ainsi que sur l’importance croissante de la Chine en Afrique.
Sur CCTV 9, la chaîne chinoise anglophone, ainsi que sur les autres chaînes d’informations, l’Afrique est à l’honneur, et a même permis d’éclipser des médias la venue du président français.
Xinhua, l’agence de presse chinoise annonce qu’à la fin de cette semaine les grandes avenues de la capitale seront interdites à certains véhicules et demande à la population de prendre ses précautions pour éviter les grands axes de communication.
En effet le troisième et plus important sommet sino-africain de l’histoire, ou FOCAC pour « Forum On China-Africa Cooperation », va avoir lieu à Pékin du 1er au 6 novembre 2006, après ceux de Pékin en 2000 et de Addis Abeba en 2003.
Ainsi les 48 pays africains ayant des relations avec la Chine seront présents au sommet, et quant aux cinq pays n’ayant pas de relation diplomatiques avec la Chine (c'est-à-dire le Burkina Faso, le Swaziland, le Malawi, la Gambie et les îles de Sao Tome & Principe), ils ont tout de même reçu quelques invitations en tant qu’observateurs, et seront probablement représentés lors de ce rendez vous historique.
Plus de 30 chefs d’Etat africains feront quant à eux le déplacement, l’atmosphère est donc aux préparatifs à Pékin comme partout où la diaspora africaine est présente. Ainsi les quelques 1200 étudiants africains percevant une bourse d’étude par le gouvernement chinois, ont été pour la plupart conviés par leurs ambassades au sommet, et s’apprêtent à monter à Pékin.
Ainsi la petite dizaine d’étudiants camerounais de Nankin s’apprête à prendre le train dans deux jours pour Pékin, afin d’y retrouver leurs compatriotes étudiants boursiers, la fête s’annonce haute en couleur à Pékin ce week-end…
Les sujets qui seront abordés lors de ce forum seront nombreux et toucheront à tous les domaines où la coopération sino-africaine est active et où elle doit être développée.
Ce sommet ne fait pas forcément plaisir à certaines puissances comme la France, l’Angleterre ou encore les Etats-Unis d’Amériques, qui perdent petit à petit de leurs influences en terre d’Afrique.
Un haut dirigeant français n’aurait il pas déclaré ses inquiétudes quant à voir la Chine investir en Afrique sans tenir compte des exigences de bonne gouvernance. À croire que la France ait la mémoire très courte, et ait oublié ses implications plus que douteuses dans les affaires africaines de la dernière décennie, pour ne citer qu’elle. En effet ce haut dirigeant aurait il oublié le Rwanda, l’implication française dans le conflit ivoirien ou encore le soutien politique et parfois militaire apporté aux régimes togolais, camerounais, gabonais et bien sûr tchadien, pour ne citer qu’eux.
Ce sommet s’affiche donc pour l’Afrique comme une véritable alternative économique et politique au paternalisme ravageur des anciennes puissances coloniales. Mais les pseudo démocrates corrompus d’Afrique sauront ils tirer partie de cette situation et fixer les limites politiques de la coopération Sino-Africaine à leurs homologues ? Enfin les peuples d’Afrique pourront ils réellement profiter de ses accords ?
Rien n’en est moins sûr aujourd’hui… Mais qui sait ?